Sacré, James
Né en 1939 en Vendée, James Sacré a une oeuvre poétique importante. Son écriture prend toujours l’allure de variations thématiques. Les animaux, les voyages, l’adresse amoureuse, les souvenirs d’enfance, tout est prétexte à coudre ensemble adresse au lecteur et réflexion sur l’écriture dans une érotique pleine d’oralité, tout à la fois familière et précieuse. Ses « gestes parlés » parlent directement aux jeunes lecteurs comme des Âneries pour mal braire (Tarabuste, 2006). Deux de ses ouvrages leur sont explicitement destinés. Anacoluptères (Tarabuste, 1998), ensemble consacré aux coléoptères, fait penser à Ponge et à Desnos : la description y devient rêverie, le souvenir y prend des accents de comptine ; Monsieur l’évêque avec ou sans mitre (L’Idée Bleue, 2002) légende des peintures pleines d’évêques : un « poème avec des gestes de mendiant fou / Dans ses habits grandiloquents, et mitré, / Tout de travers, ou n’importe comment ! ». Les jeunes lecteurs apprécient le poème de l’escargot et sa « belle allure d’aise et de mouillé » (Comme en disant c’est rien, c’est rien, Tarabuste, 1988) ou le poème de la ruse qui montre un « petit tas de lettres défait, comme un cœur usé ou quelque organe montré » (Le renard est un mot qui ruse, Tarabuste, 1994). Ils écoutent la voix disparue d’Une Petite Fille silencieuse (André Dimanche, 2001) : « Tes plus vivants bonheurs faut-il les déprendre / De la détresse retenue, d’une larme seule / Et silencieuse sur ta joue ? »
Serge Martin
Bibliographie :
« James Sacré » (Actes du colloque de l'Université de Pau), Triages, Tarabuste, Saint-Benoît-du-Sault, 2001.
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