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vendredi 25 novembre 2022

Deux poèmes avec des dessins de Jean Anguera

 

Deux poèmes avec des dessins de Jean Anguera, deux fois trois livres manuscrits dans la collection d’Éric Coisel, 2022









Deux poèmes avec des dessins de Jean Anguera

 

pluie de plis, dans ta main

 

immenses dans la plaine 

argileuse les lignes 

emmêlées de ta main

 

dans une pluralité de plis

où se perdre sans savoir

avec tout l’inconnu de ton

 

cri

 

il survient comme surgit

une alouette en travers

de l’horizon

 

ce peuple de silences

revenu en gerbe dans

ta main

 

 

ton air explosé, sous mes pas

 

je ne sais pas

si je verrai encore

le paysage de ta peau

quand se répète

l’immense germination sous

mes pas tu me

 

traverses dans les interstices

d’un grand vent

je vois l’air

de ton sourire explosé

et le grain de ta 

beauté en plein milieu de nos

 

incertitudes

 




lundi 3 janvier 2022

D'une diction éperdue

 D’une Diction éperdue, Livre manuscrit en six exemplaires avec des graphismes de Jephan de Villiers.


D’une diction éperdue

 

 

le silence lance sa 

courbe jusqu’à 

frotter à l’os tendre

ment tous les mots

 

comme s’il saut-

ait dans le vide

immense d’un ar-

bre en plein vent

 

et ses deux yeux dans 

un cercle où bruissait

tout un feuillage plein 

de murmures et rires

 

pour écrire une 

signature de partout 

s’écrivent des quat-

rains de tourbillons

 

toutes les exclama-

tions d’une forêt

rassemblées au plus 

vif d’un tracé

 

et les vagues puissantes 

d’une diction éperdue

nous renversent sans 

savoir dans l’inconnu 

Dada : Djeddah

 



Dada : Djeddah, Livre manuscrit en deux exemplaires avec des polaroïds d’Éric Coisel, Collection Mémoires, 2021.


Dada : Djeddah 

 

la slow attitude de Dada bleuit :

le sens unique rougit amer

 

Dada se voit pousser : de partout 

l’arbre de l’inconnaissance

 

des éco-visibilités : pense Dada

derrière les moucharabiehs

 

impossible de se garer : dit Dada

quand le fourrage pend au soleil

 

le cœur dans le marbre : comme

un plongeoir dans la barbe à Dada

 

bronzer dans les zébrures : Dada 

dans les rayons d’un septième ciel

 

un sang dit : du rouge du rouge 

Dada au point d’eau téléphone 

 

Dada aime : aller droit dans le mur

avec une conduite parabolique

 

flonflon et validisme : les deux

mamelles d’un Dada roulant

 

Dada et Dada sont sur un bateau :

il reste une place libre et un fardeau

 

tournez trois fois en rond : vous

entendrez Dada du fond des âges

 

en ralentissant Dada risque gros

dans une vie antérieure : à Djeddah

 

quand Dada fait du vitrail abstrait

les failles du visible répondent : vite

 

le masque lunaire : une soirée vide qui

met Dada dans tous ses états larvaires

Rose & Ros

 Rose & Ros, Livre manuscrit en deux ex. avec photographies d’Éric Coisel, Collection Mémoires, 2021.



Rose & Ros

chanson rosse

 

Rose sait la vie

la ravie ose ça

son rose défait

hèle-la en vie

car l’éros tique

les poils de l’été

sous les cheveux

ivres en peine

de héros sans sel

c’est elle et cætera 

etc. la rose c’est

 

Rrose Sélavy connaît bien le marchand du sel (Robert Desnos)

 

« La vie c’est 

rosse », dit Ros


vendredi 2 janvier 2015

Sous le geste

Serge Ritman avec des peintures d'Aaron Clarke, Sous le geste, trois exemplaires pour la collection "mémoires" d'Eric Coisel, le 2 janvier 2015.






Outrevoir

Serge Ritman avec Aaron Clarke, Outrevoir, manuscrit unique réalisé le 2 janvier 2015.


Tes sinuosités

Serge Ritman avec un lavis d'Aaron Clarke, Tes Sinuosités, un exemplaire manuscrit le 2 janvier 2015.



Au Jour la nuit

Serge Ritman avec des lavis d'Aaron Clarke, Au Jour la nuit, exemplaire unique, 31 décembre 2014.




lundi 11 août 2014

Quand mes rougeurs te minimisent

Quand mes rougeurs te minimisent
Livre manuscrit en douze exemplaires de 10 pages
avec cinq gravures de Gérard Serée

Août 2014








quand mes rougeurs te minimisent

L’imminimisable minime minimum

Samuel Beckett (Cap au pire (1983), Minuit, 1991, p. 12)


il n’y a pas à réduire mais
à chercher ce qui reste
ou ce qui tient encore
après tout je te tiens
pas la barbichette les deux
mains tes yeux trouvent
mon regard perdu sous tes seins
et ce grain de ta beauté

voilà le plus petit commun
de notre communisme actif
c’est comme quand je suis
amoureux de la jeune
fille qui quémande en haut
du métro ou dans le bus
la ligne 21 je compte toutes
celles qui sont éperdues

depuis la Bosnie ou cette
Albanie qui pleure et rit
les cahiers de Musine Kokalari
qui balaie dans le silence
d’une dictature du prolétariat
grâce à l’écriture qui fixe
le ciel au mur et nos faims
d’un minimum jeunesse

on lira bientôt ses carnets
au monde tout se mêle
il n’y a pas la politique
tout s’enroule ici même
dans nos rougeurs d’amour
ou c’est le froid dans les os
qui monte aux joues quand
tu danses les mains sur terre

comme au ciel nos réductions
à presque rien c’est tout
ma minime action politique
c’est toi que je suis
tu es l’imminimisable
de toute une vie portée
à l’incandescence de mes rougeurs
dans ton foulard je

te sens comme si la
peinture m’enroulait
à la vie de tes pas
nous dansons nos naissances
et les mains du peintre
rougissent toutes les rondeurs
de  nos clartés nocturnes
en constellations vives


vendredi 1 août 2014

si tu m’attaches

Un livre avec Caroline Dahyot en un exemplaire:
Serge Ritman et Caroline Dahyot, Si tu m'attaches, un exemplaire, mars-août 2014.

si tu m’attaches

si tu m’attaches
à toi ou seulement tes mains
pour danser
alors tu m’envoles en renversant
tout le verre de rouge
et des coquelicots
saignants dans nos cœurs
avec des larmes
à nous fondre
puis tu mets la main
dans ma nudité
c’est pour mieux
m’étoiler jusqu’au ciel
de tes doigts

et je vois pousser dans ton arbre
dans ton bras
parti loin sur le chemin
de nos prières face
à face nos yeux se touchent
à moins que le chat
ne tache le dialogue des oiseaux
pour un chant de nuit
lumineuse où tu me libères