(dir.) Paroles rencontres Ouvrir les archives « Henri Meschonnic », coll. « Résonance générale >> essais pour la poétique », Mont-de-Laval, L’Atelier du grand tétras, 2013, 192 p.
RECENSIONS :
Un compte rendu par Sandrine Bedouret:
Ce
sixième volume de la collection d’Essais pour la poétique dirigée par Serge
Martin réunit les actes du colloque « Paroles rencontres, ouvrir les
archives Henri Meschonnic » qui s’est tenu à l’Abbaye d’Ardenne, près de Caen,
en collaboration avec l’IMEC les 28 et 29 mars 2012. Ce recueil porte
différents éclairages sur la pensée d’Henri Meschonnic, en s’intéressant aux
concepts-clés qui ont marqué à la fois une théorie du rythme qui s’inscrit dans
une poétique, son travail de poète, toujours soucieux de vivifier le langage,
et son activité de traducteur, activité pratique et théorique puisqu’Henri
Meschonnic a renouvelé les théories de la traduction de ces dernières
décennies. Le colloque s’est organisé en trois moments forts : d’abord
s’est posée la question du politique, là où politique et théorie du langage
sont engagées dans la plus forte interaction. Un second moment est consacré au
continu entre l’activité poétique et l’activité théoricienne. Enfin le
troisième moment ouvre la réflexion sur la question des langues et plus
précisément pose la théorie du langage comme une pensée de la traduction. Nous
proposons un regroupement des articles en fonction des concepts qui nous
paraissent fondateurs de cette pensée.
1)
Une théorie politique du langage pensée par
l’historicité et le rythme.
Nous résumons ici les trois premiers articles
consacrés à la réflexion politique.
Dans « Théorie du langage et
histoire : Meschonnic politique », Jean-Louis Chiss montre que le
politique se pense avec les concepts de la poétique comme anthropologie
historique du langage : l’historicité, la spécificité, le discours et
l’individuation. En ce sens, Meschonnic se situe à l’opposé de Chomsky qui
affirme qu’il n’y a aucun lien entre son activité politique et son analyse de
l’idéologie. Au nom de la liberté d’expression, Chomsky préface ainsi Faurisson.
Henri Meschonnic a le premier proposé une relation entre la théorie et la
politique de Chomsky afin de dégager « une politique de la théorie du
langage » et « une politique générative ». La théorie
chomskyenne du « locuteur auditeur-idéal » dans une communauté
linguistique homogène implique des positions politiques qui relèveraient du
citoyen confronté à l’État, l’Impérialisme ou le Capitalisme. Chomsky cautionne
le glissement de l’acceptabilité linguistique vers un «(in)acceptable »
idéologique. Si Meschonnic n’a jamais écrit de livre sur Chomsky, il en a écrit
deux sur Heidegger, s’interrogeant sur l’indiscutable fascination qu’exerçait
le philosophe, et « son obscure complexité », qui a partie liée avec
l’origine, la méditation sur les Présocratiques, qui consonne avec l’aversion
pour la modernité. Chez Meschonnic, la mise au jour de l’enchaînement des
essentialisations et des comparaisons montre que l’absence du sens du langage
est consubstantielle à l’essentialisme négationniste qui se fait dans et au travers du langage.
Diógenes Céspedes, confronte les
concepts de rythme et de hasard dans les œuvres d’Albert Camus et de Henri Meschonnic,
dans « Le rythme et le hasard : Henri Meschonnic et Albert
Camus ». A. Camus définit hasard non plus comme le « destin »,
en métaphysique, mais comme l’arbitraire même. Il est inséparable de l’absurde,
dans le système poétique de Camus, ce dernier jouant le rôle du signifiant dont
hasard serait le signifié. D. Céspedes fait de ces concepts « des discours
contraires à ceux de la transcendance et du sacré, qui ont été fabriqués par
des sujets historiques dont la finalité orientée est l’invention des mythes
destinés à assurer et à justifier aux sujets l’existence d’un Univers créé par
une puissance surnaturelle qui va nous juger » (p. 29). Ces concepts
rejoignent le concept de rythme de Meschonnic dans le sens où les deux auteurs
resémantisent des concepts. Hérité de Benveniste, « rythme » devient
nouveau parce qu’ « il est radicalement politique, étant donné les
rapports indissociables, pour la poétique de Meschonnic entre les théories du
sujet et du langage, du poème et de l’histoire de l’État et du social et de la traduction
et de l’individu. »
Dans « Réflexions d’un historien
sur la notion de rythme », Jean-Claude Schmitt exprime sa fascination pour
le travail interdisciplinaire de Meschonnic, qui a su atteindre à une totalité
en croisant linguistique, littérature, psychanalyse et philosophie. Tout s’interpénètre,
s’imbrique, selon une caractéristique propre aux rythmes. J.-C. Schmitt propose
alors de revenir sur ce concept de son origine qui le différencie de rime,
jusqu’aux champs épistémologiques modernes, où rythme est devenu un concept
incontournable en sociologie et en ethnologie. L’histoire des rythmes s’ouvre
alors à une conception en partie renouvelée des rythmes de l’histoire, là où
les sociétés humaines connaissent une échelle des temps diversifiés et non
synchrones.
2)
Le sujet poétique : pratiques et théories.
Nous avons regroupé
dans cette partie 7 interventions très différentes qui posent la question du
sujet soit par l’écriture poétique, soit par l’écriture théorique, les deux
interagissant dans la pensée féconde d’Henri Meschonnic.
Daniel Delas, dans « Derniers
poèmes », relit les derniers poèmes d’Henri Meschonnic, tout en rappelant
qu’ « ils archivent le monde avec la conviction forte que la bonne
activité critique tient sa force de l’ouverture au monde, du consentement au
monde ». Le sujet se dématérialise dans une diffraction
extérieur-intérieur, ouvert-fermé, où le présent est exprimé avec force. Ce
« je-ici-maintenant » se lit dans un panrythmisme et le rythme est
l’ordre de la vie du monde.
Anne Gourio étudie le motif de la
pierre dans « L’inscription, la voix dans Combien de noms ». Ce recueil tend à atténuer le fracas de la
modernité en le projetant sur une toile de fond silencieuse qui permet de
repenser l’historicité dans son rapport à l’immémorial. Il s’agit de dépasser
l’opposition oral / écrit, alors que dans la pierre s’inscrit, se grave la
parole. Ainsi Combien de noms dresse
un ensemble de stèles funéraires ; la pierre représente à la fois le
support figé de la mémoire passée et le support imaginaire d’une mémoire vive,
incessamment relancée dans et par le sujet. Les pierres deviennent vivantes.
Cette poétique des inscriptions illocutoires se met au service d’une anamnèse.
C’est une mémoire ajourée, évidée par l’oubli qui surgit de la pierre et se
lève entre les mots. H. Meschonnic a effacé des toponymes, des figures
familiales des premiers manuscrits, pour que par le sujet, se creuse le
monument anonyme. Ce recueil doit enfin se lire comme une réécriture de l’exode
du texte biblique, dont le titre fait écho à la traduction meschonicienne.
Donatienne Woerly revient sur cette
question de l’anonymat pour montrer « un sujet poétique en
mouvement ». Elle montre ainsi que la continuité je-on a bien lieu dans le
sujet pour aboutir à une réalisation individuelle de la langue. L’écriture impersonnelle
est identifiable dans Dédicaces Proverbes,
où les proverbes, phraséologies et énoncés gnomiques sont une manière
d’inscrire le collectif dans le singulier, essentiellement par le pronom tu. Ces éléments tendent, de plus, à
créer des matrices rythmiques et à faire entendre des proverbes là où il n’y en
a pas. Mais dans les recueils suivants, la recherche du sujet poétique passe
par d’autres moyens. Il devient parabole des autres sujets et le poème peut
dire cette extension, ce partage infini de la subjectivité qui se dit comme
métamorphose continuelle.
Dans « Néologismes et jeux de
langage dans les poèmes d’Henri Meschonnic », Marcella Leopizzi souligne
la créativité lexicale et discursive d’Henri Meschonnnic. Elle pointe de
nombreuses créations liées à la traduction, mais aussi quelques déplacements
syntaxiques, notamment dans l’utilisation des pronoms, et les néologismes
propres à la conceptualisation du langage. Ainsi la conceptualisation de
l’oralité du poème est liée au ta’am
hébreu, qui renvoie au goût de ce que l’on a dans la bouche. Cela justifie les
néologismes « ta’amiser », « ta’amisation ». Marcella
Leopizzi refait un point sur ces termes forts de la pensée meschonicienne, « moderne »
par rapport à « contemporain », « historicité » par rapport
à « historicisme », « polytope » au-delà de « l’utopie »,
et certains noms composés. Henri Meschonnic aimait ainsi à pratiquer un type
d’écriture insolite et original.
Serge Martin propose alors une
relecture de Critique du rythme par
le concept de voix : « Voix et relation : la prose en action
d’Henri Meschonnic ». Il y étudie les différents titres auxquels le
théoricien avait pensé, de manière à ce que les notions de « poème, vers,
prose » constituent des catégories à intégrer dans la critique du rythme. H.
Meschonnic était fasciné par la prose de Pasternak, qu’il avait traduite, prose
par laquelle s’affirme la nécessité de faire passer du vivant. Dans cet ouvrage
théorique, H. Meschonnic était avant tout soucieux de composer une prose en
action de son écriture, au plus près de l’expérience de pensée. La
voix-relation souligne l’importance de l’oralité comme « rapport
nécessaire, dans un discours, du primat rythmique et prosodique de son mode de
signifier à ce que dit ce discours ». La reprise d’oralité est une reprise
d’epos au sens de parole ou de racontage, expérience partagée de bouche
en bouche, telle que W. Benjamin l’évoque dans Le Conteur. Cette voix-relation permet l’avènement de la
forme-sujet comme passage, comme production toujours « en cours ».
Le concept de « sujet » reste
un concept fort de la pensée meschonicienne que Joëlle Zask explore dans
« Le sujet c’est le moderne ». Ainsi compare-t-elle l’utilisation de
ce concept dans différents domaines des sciences humaines. Contrairement au
sujet philosophique, esthétique ou juridique, le « sujet » désigne
l’être qui réalise l’histoire d’une subjectivation perpétuelle grâce au fait
qu’il entre en relation avec des choses extérieures et d’autres sujets. Le
sujet advient dans l’expérience de se confronter aux effets imprévisibles de
ses propres activités et de découvrir ainsi de nouvelles formes de
subjectivation. Ainsi le sujet n’est-il pas réservé aux œuvres d’art et aux
artistes. Le sujet est l’ordinaire, il est historicité. L’organisation d’un
sujet et celle de son environnement paraissent relatives l’une à l’autre et en
continuité. Le sujet transforme le langage et l’histoire en même temps qu’il
est transformé par eux.
Enfin James Underhill traite de la
question du sujet dans le cadre d’une anthropologie : « Anthropologie
linguistique ou ʺLinguistic Anthropologyʺ : le sujet transformateur de langage ». Il définit ainsi
l’anthropologie linguistique « entre » les modes de percevoir.
Humboldt a servi d’impulsion à la théorie de Meschonnic. Chez les deux auteurs
traducteurs, il y a une célébration de la langue. Ils essayaient de
reconstituer des textes et de se faire une idée de ce que sont la langue, un
monde, des mondes. Le sujet linguistique n’a de réalité que dans et par la
langue et ce qu’il comprend du monde ou ne comprend pas se cristallise dans le
partage et le devenir avec l’autre. Le langage est bien perçu comme une
construction du monde, donc dans un rapport politique. Le travail sur
l’idéologie comme ses traductions font partie du projet politique de résistance
du sujet du langage à l’effacement d’un discours et à l’assimilation du texte
dans un projet politico-religieux figé. Apprendre une autre langue constitue
bien un défi, celui d’entrer dans un autre monde, sans que l’on puisse se
départir de ses schèmes de pensée. L’anthropologie linguistique permet de
repenser un projet qui devient : comment cerner la manière dont le sens du
langage se développe dans chaque langue ? Quel est le mode par lequel le
langage s’approprie le monde et ouvre le monde aux locuteurs d’une langue ?
L’ethnolinguistique peut ainsi se propulser dans l’avenir à partir d’Humboldt
et du « Wechselwirkung »,
par Sapir et Whorf et le « patterning »,
par Meschonnic, dont la pensée continue à nous travailler, quand nous
l’abordons.
La
question du sujet poétique trouve également implications et applications dans
une théorie de la traduction.
3)
Une théorie de la traduction ouverte
Cinq articles montrent la richesse de
la réflexion meschonicienne dans le domaine de la traduction.
Dans son article « Traduire :
pensée du langage, culture et innovation », Marko Pajević se
demande : « comment la pensée du langage, la poétique au sens de
Meschonnic, éclaire-t-elle les rapports entre la culture et le langage en vue
de la traduction, et, en corollaire, quelle part relève de l’innovation dans
une traduction ? ». Il distingue la traduction technique de la
littérature ; dans l’une, il faut faire passer l’information ; dans
l’autre, il faut faire passer autre chose puisque la littérature est par
définition ce qui ne communique pas simplement des choses connues, mais qui
crée des nouvelles prises de conscience dans le processus de formulation, et
par ce processus même. La traduction littéraire devrait faire dans la langue de
traduction ce qu’elle fait dans sa langue d’origine. Or, il s’avère bien
difficile de prendre en compte l’altérité. Celle-ci s’inscrit dans une culture,
processus dynamique qui agit. La traduction serait invention de discours si ce
qu’elle traduit l’est. La « domestication » d’un texte étranger
indique un manque d’intérêt vis-à-vis de l’autre culture, mais aussi de la
littérature et de ce qu’elle fait sur les lecteurs. M. Pajević compare alors le
travail de Venuti et celui de Meschonnic et illustre celui-ci par un travail de
traduction sur les premières lignes d’Être
singulier pluriel de Jean-Luc Nancy.
La traduction de La Bible constitue un moment fort de la mise en pratique de la
traduction et Claire Placial revient sur le ta’am,
dans « Le goût de La Bible Henri
Meschonnic et la traduction des accents rythmiques hébreux ». Les te’amim (accents) ont été introduits entre
le VIe et le IXe siècle, pour fixer une longue tradition
orale. Conjonctifs ou disjonctifs, ils jouent le rôle dévolu à la ponctuation.
C. Placial montre ensuite par des exemples de versets comment la rythmique
fonctionne sur une hiérarchie de pauses sensibles à l’oreille. Mais la critique
biblique occidentale et surtout chrétienne les a négligés, ce qui est le signe
d’une perte du goût juif, les te’amim
indiquant la façon tout à fait particulière dont cette prosodie marque
l’oralité hébraïque. D’autres traducteurs ont cherché à rendre ces accents mais
Henri Meschonnic est le seul à avoir fait des te’amim le fondement d’une poétique de la traduction biblique, et à
avoir créé un système qui repose sur des blancs, justifié et expliqué dans la
Préface aux Cinq Rouleaux. Ce travail
n’a pu qu’influencer les générations suivantes.
Marie Vrinat-Nikolov se demande ce que
« l’on traduit quand on traduit ». Elle établit que Meshonnic et sa
théorie de la traduction ont su s’imposer dans le champ intellectuel. Quelques
principes semblent définitivement acquis : la nécessité d’aller de la
théorie vers la pratique et de la pratique vers la théorie. On traduit
« le continu corps-langage, c’est alors l’enchaînement des rythmes de
position, d’attaque ou de finale, d’inclusion, de conjonction, de rupture, de
répétition lexicale, de répétition syntaxique, de série prosodique, c’est donc
une sémantique sérielle », il n’y a pas d’opposition entre sourcier et
cibliste et la prise en compte de l’altérité et de l’historicité vont de pair.
Patrick Maurus s’interroge sur la même
question mais répond en construisant un dialogue entre Claude Duchet et Henri
Meschonnic. Il s’appuie sur un exemple donné de traduction chinoise. La poésie
chinoise est prétendue intraduisible et Meschonnic a défendu le contraire. Mais
les traductions ont tendance à oublier la matérialité du signe chinois. Se pose
alors la question de la valeur que la sociocritique jauge autrement, par la
socialité, alors que valeur et cohérence rythmique peuvent et doivent se penser
ensemble pour atteindre à une intensité.
Enfin, dans son article « La
poétique du traduire plus que la littérature : pourquoi et
comment ? », Jaeryong Cho nous donne à lire un entretien, à une voix,
inachevé avec Henri Meschonnic, « pour continuer à parler avec et à penser
avec » lui. L’article brasse une série de questions et remarques sur les
différentes théories et pratiques de la traduction. Ainsi J. Cho se demande
pourquoi tous les enjeux de la littérature et de la culture se concentrent en
particulier sur le traduire. Il se demande si le traduire possède une
spécificité qui mène à la révélation de problèmes épistémologiques. Il rappelle
alors que la traduction est pensée comme objet propre de la poétique, autrement
dit davantage comme recherche de la spécificité d’écriture au sein de la
pratique. Il fait alors un état des lieux avec Antoine Berman et son concept de
« critique positive », pose un regard critique sur la traduction de
Paul Ricœur, sur la position de Derrida, après Benjamin et Heidegger. Il
revient sur la sémiotique des années 60 et la position de l’ESIT qui consiste à
ne pas déverbaliser le texte de départ mais le décentraliser, et à englober la
littérature dans l’application théorique sur l’effet. L’intérêt de la théorie
meschonicienne est de s’inscrire dans une réflexion globale sur le langage,
comme l’ont fait Saussure, Humboldt, Benveniste, dont on a pu éclairer la
pensée grâce à la publication récente des derniers manuscrits.
Ce recueil d’articles montre combien la
pensée de Meschonnic est une pensée globale, élaborée sur une anthropologie du
langage, qui construit une théorie, en se nourrissant de pratiques d’écriture
variées, que ce soit le poème, la traduction, ou des écrits plus
universitaires. Les concepts qu’il a polarisés permettent de construire une
vision d’ensemble. Cet ouvrage constitue donc un diptyque avec le numéro d’Europe consacré à Henri Meschonnic. Par
ailleurs, il privilégie le « work in
progress » par des incursions fréquentes dans les manuscrits du
poète-traducteur-théoricien. Ce travail de génétique des textes montre combien
toutes les activités étaient reliées et combien le lexique se charge – au sens
physique d’électricité – de ces réseaux et cheminements de pensée, d’oralité
donc d’écriture. Ces actes proposent donc un nouvel éclairage sur une pensée
difficile à cerner dans sa complexité, que le morcellement risquerait
d’appauvrir, mais que la variété des points de vue tend à mettre en valeur.
Sandrine Bedouret
Bruno Thibault dans Nouvelles études francophones, revue du Conseil International d'Etudes francophones, volume 29, n° 2, automne 2014, p. 200-201.
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