jeudi 17 décembre 2020

Patrick Pion et Nathan Schlanger (dir.), Apprendre. Archéologie de la transmission des savoirs

« Patrick Pion et Nathan Schlanger (dir.), Apprendre. Archéologie de la transmission des savoirs », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 16 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/lectures/46022 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.46022

lundi 19 octobre 2020

Alexis Pelletier, Le Présent du présent suivi de Il faut que tu me suives

Alexis Pelletier, Le Présent du présent suivi de Il faut que tu me suives, Tarabuste, 2020 sur le site Poézibao mis en ligne le 19 octobre 2020 : https://poezibao.typepad.com/poezibao/2020/10/note-de-lecture-alexis-pelletier-le-présent-du-présent-précédé-de-il-faut-que-tu-me-suives-par-serge.html

mercredi 14 octobre 2020

François Laplantine, Penser l’intime

« François Laplantine, Penser l’intime », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 13 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/lectures/44742 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.44742

vendredi 25 septembre 2020

Revue Nu(e) n° 72 (« Serge Ritman »)

 Revue Nu(e) n° 72 (« Serge Ritman ») sous la direction de Yann Miralles 

avec les contributions de :

Dybeck Blampain, Ghérasim Luca, Henri Meschonnic, Bernard Vargaftig, Ben-Ami Koller, Antoine Émaz, Charles Pennequin, Jacques Ancet, Philippe Païni, Marlena Braester, Laurent Moourey, Sylvie Durbec, James Sacré, Alain Helissen, Alexis Pelletier, Gérard Dessons, jean-Luc parant, Guy Perrocheau, Marina Krylyschin, Jean-Yves Debreuille, Françoise Delorme, Philippe Berthaut, Liliana Orlowska, Pascal Lefranc, Charlotte Guennoc, Shungo Morita, Olivier Mouginot, Eduardo Uribe, Emmanuel Fraisse, Frédérique Cosnier, Arnaud le Vac, Bernard Noël, Laurence Maurel, 

mis en ligne le 25 septembre 2020 

(https://poezibao.typepad.com/poezibao/2020/09/revue-nue-n-72-serge-ritman.html)

422 pages.



lundi 8 juin 2020

Yann Miralles, Hui

Yann Miralles, Hui (Éditions Unes, 2020), Europe n° 1094-1095-1096, juin-juillet-août 2020, p. 328-329.


On peut lire la recension ici : https://martinritman.blogspot.com/2020/06/yann-miralles-hui.html

vendredi 8 mai 2020

Laurent Mourey, Cet oubli maintenant

 Laurent Mourey, Cet oubli maintenant (Éditions du cygne, 2019), Europe n° 1093, mai 2020, p. 282-283.

On peut lire la recension ici : https://ver.hypotheses.org/3614


samedi 25 janvier 2020

Rythmes amoureux Corps, langage, poème

 

Serge Martin, Rythmes amoureux, Corps, langage, poème, Otrante, 2020.
14 x 21 cm / 411 pages
janvier 2020 / isbn 979-10-97279-09-7
30 €


samedi 18 janvier 2020

Milner et Mallarmé

Serge Martin, « Jean-Claude Milner, Profils perdus de Stéphane Mallarmé. Court traité de lecture 2 », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2020, mis en ligne le 17 janvier 2020. URL : http://journals.openedition.org/lectures/40320


mercredi 8 janvier 2020

Laurine Rousselet, Ruine balance

Laurine Rousselet, Ruine balance (Isabelle Sauvage, 2019), Europe n° 1089-1090, janvier-février 2020, p. 332-333.


Laurine Rousselet

ruine balance, Plounéour-Ménez, éd. Isabelle Sauvage, 2019.

 

L’écriture de Laurine Rousselet peut se dire infinitive. Aussi, considérer tel de ses livres, c’est les reprendre tous et surtout ne pas séparer ce ruine balance du précédent nuit témoin publié chez la même éditrice en 2016 où apparaissait ce néologisme en italiques : « la peau désire crire » (p. 16). Formule qui ramasse toute l’écriture de L. Rousselet, ne serait-ce qu’avec cet infinitif ou crier et écrire inventent un sujet du poème comme une force dans le langage et, faut-il le préciser puisqu’on ne peut les séparer, dans la vie. L’infinitif est matriciel dans cette poésie – je relis très vite nuit témoin : « travailler inlassablement à la nudité » (p. 50) écrit-elle dans nuit témoin. Matrice d’une utopie au présent du crire où la poétique est d’abord éthique au quotidien : « ne pas plier  / suivre le cours de la nuit témoin » (p. 61) parce que « la chambre » du poème devient, comme chez Tsvetaieva, une expérience de résonance libre où il s’agit d’« échapper à la solution / à la marche / à la phrase / sans demander de comptes » (p. 67). L’éthique de cette « chambre », de ce poème, invente les moyens d’« attendre ensemble / pour nous crire de solitude » (p. 76) ; et, au premier plan de ses moyens, c’est la prosodie : « écrasé de possible / le désir se noie / dans l’écho de sa soif » (p. 77) où l’enchaînement prosodique refait toute la sémantique comme dans un réseau serré ici la noyade désirante fait « l’écho » d’une immense soif… véritable « succion de l’écoute » (p. 93), le poème est au travail incessant en vue de « graver le mouvement continuel du crire » (p. 113), « mouvement » qui emporte l’histoire individuelle-collective et même le cosmos : « le soleil ne ralentit pas / seule sortir de la beauté pour l’entraîner / vers la nuit témoin » (ibid.) et « le paysage en train de crire » (p. 118). Tout est embarqué par le poème, par son sujet qui rend tout sujet, qui infinit tout, parce qu’il s’agit bien de « répondre au vacarme par le noir » (p. 119) et « auprès de tous » (ibid.). 

Le livre qui suit ou plutôt continue la force-sujet de nuit témoin, élargit encore un peu plus ce « répondre » : « ruine balance répond à l’échappée » (p. 99). Il suffirait de comparer les formats des deux livres ! Mais c’est d’abord le continu du crire à l’infinitif : « défaillir [] / envelopper tout ça d’un trait / le long des bruits du crire » (incipit, p. 9). Un continu qui organise comme un journal de vie, « avec Elias Amalia », les enfants auxquels était dédié nuit témoin, du cœur du poème avec plein de corps-langage, pas seulement parce que le corps fait thématique (« se retrouver le pied posé au bord de la mer » et « les draps défaits sur le dos du monde », p. 9) dès la première page puis tout du long, mais surtout parce que, encore une fois, c’est le maximum de corps dans le langage et donc c’est la prosodie qui guide – je me contente d’un exemple, et il faudrait toute la page, tout le livre, où le consonantisme en /R/ et en /P/ tient ensemble les motifs constellés de « l’épreuve du crire » (p. 26) dans le continu d’un dire tenu : « désir sans encombre le sexe imprime / les lèvres appuient la parole assise / couvrir le noir brasser la fièvre / sans délai jouir tranche avec la peur » (p. 25). Un autre plus court : « l’absorption du désir / la chaleur du désordre » (p. 90)… 

Ce qui certainement augmente le force du crire dans ruine balance ce sont les métaphores appositions dont Meschonnic avait montré combien chez Hugo elles permettaient le passage de la rhétorique, l’écriture des autres, au poème, l’écriture d’une valeur, « une syntaxe, une sémantique, une histoire, l’une par l’autre » (Écrire Hugo 1, 1977, p. 269). Et je pourrais paraphraser Meschonnic pour dire que chez L. Rousselet, plus l’écrire s’érotise (à propos de Chatiments, c’était « se politise » mais ici aussi !), plus il se poétise ! Je reprends donc à partir du titre, ruine balance en citant, exemple parmi beaucoup, telle métaphore apposition : « brusquement dévaler loin / mains   sexe   langue / cramponnés à la course » (p. 27), laquelle est relancée page suivante : « nerfs   champ   contraction   vitesse / la présence accroche anxiété » (p. 28). Oui, l’apposition augmente la vitesse du dire (« crire frappe par rafales », p. 31, avec une référence à Tsvetaieva) et même incorpore l’emportement des corps comme la prosodie augmente le continu du tout du langage et de tout le langage, des petites aux grandes unités avec ce rythme d’un « vagabonder dans crire » (p. 32). C’est bien pourquoi le titre à la fois initie et ramasse par l’apposition cette érotique-politique du langage qui fait « l’instance du crire » jusque « dans l’autre langue » (p. 29), ici surtout l’espagnol jusqu’à la dernière page qui presque parle espagnol, catalan et portugais : « carnet mémentos y bolis » (p. 112)… Mais l’apposition devient une syntaxe générale de la vitesse faite poème : « remplir présent [] pour balayer secrets » (p. 37) ; de la métaphore qui étend tous les champs sémantiques : « le noir écoute / le cœur en retour qui profonde / le dégagement après dévastation » (p. 91). 

(Ne pas) conclure, au bord de combien de relectures en n’oubliant pas combien « la gaieté surprend ruine balance » (p. 90) et combien « l’égarement éclaire les années » (p. 90), c’est-à-dire combien le ressouvenir en avant, au sens de Kierkegaard, qu’organise tout le livre opère une jubilation grave, une invention du « vivrant » (p. 92), pour surtout laisser s’infinir le poème de Laurine Rousselet avec « ruine balance grandit poitrine / aspirer tout    renversement » (p. 87). 

Oui, « écouter profonder pulser / ruine balance parcourt l’immensité du mour » (p. 101) ! A chacune et chacun de répondre un tel crire où, pour sûr, « la voix advient » (p. 102) avec « sur les lèvres A galopar d’Alberti » (p. 105) ! 

Irène Gayraud, Chant orphiques européens

 Irène Gayraud, Chant orphiques européens. Valéry, Rilke, Trakl, Apollinaire, Campana et Goll (Classiques Garnier, 2019), Europe n° 1089-1090, janvier-février 2020, p. 350-354.


On peut lire la recension ici : https://ver.hypotheses.org/3611